Dominik Marx (WARFIELD) - Interview
- Maxime
- 24 mars
- 5 min de lecture
Dans le paysage du thrash metal, l'Allemagne a toujours été un terreau fertile pour les riffs agressifs et l'énergie brute. WARFIELD perpétue cette tradition avec une intensité redoutable. Fondé en 2012, ce trio originaire de Kaiserslautern s’est rapidement forgé une réputation grâce à son mélange explosif d’influences old-school et d’une rage contemporaine.
Après un premier album en 2018, le groupe revient en force avec With The Old Breed, un pur concentré de thrash à l’ancienne qui sortira le 4 avril via Napalm Records. Entre le long processus de création, l’influence des légendes du genre et leur vision de l’avenir, le batteur de WARFIELD nous dévoile tout dans cette interview exclusive. Préparez-vous à une plongée dans l’univers d’un groupe qui ne compte pas faire dans la demi-mesure !

Q : Pour ceux qui ne connaissent pas encore WARFIELD, pouvez-vous présenter le groupe ?
Dominik Marx : Warfield a été fondé en 2012 par Matze, Jojo et moi, après que nous ayons déjà joué ensemble pendant trois ans. Nous nous connaissons depuis l'enfance et sommes amis depuis toujours. J'ai commencé la batterie à neuf ans, et Matze a commencé la guitare quelques années plus tard. Comme Matze et Jojo sont frères, Jojo a tenté le chant pour que nous puissions réaliser notre rêve commun d’avoir notre propre groupe. Avec le recul, on peut dire que ça a été une vraie chance, car ça a fonctionné au-delà de nos espérances !
Q : Vous avez sorti un EP en 2014 et un premier album en 2018. Maintenant, vous revenez avec With The Old Breed, qui sort le 4 avril. Pourquoi un tel écart entre ces deux albums ?
D : Oui, l’attente a été particulièrement longue. Nos fans ont dû faire preuve de patience et nous avons reçu de nombreuses questions du type “Quand sort enfin l’album ?”, ce qui est presque devenu une blague, haha ! Mais il faut savoir que la plupart des morceaux étaient déjà écrits quand la pandémie a frappé. Heureusement, nous avons pu utiliser ce temps pour faire des pré-enregistrements. Nous avons aussi beaucoup évolué en tant que groupe, tout en terminant nos formations professionnelles et en gérant des défis personnels. Nous sommes entrés en studio début 2023, et l’album est sorti du mixage à la fin de l’année. Ensuite, nous avons cherché un label. Avec Napalm Records, aux côtés de légendes du thrash comme Exodus et Destruction, nous sommes entre de bonnes mains, et les conditions pour la sortie sont plus qu’excellentes.
Q : Que représente ce nouvel album pour vous ?
D : Cet album signifie énormément pour nous, car nous y avons mis tout notre cœur pendant sept ans ! Pour moi, il représente surtout la passion et une forme de libération. L’auditeur devrait pouvoir ressentir les émotions que nous avions en l’écrivant, et peut-être qu’après l’avoir écouté, il sera capable de mieux affronter son quotidien. Enfin, tout le travail investi porte ses fruits, et nous avons hâte de libérer cette bête pour vous tous !

Q : With The Old Breed est du pur thrash, il aurait très bien pu sortir dans les années 80 aux côtés de groupes comme Exodus, avec qui vous avez même déjà joué. Ces groupes classiques restent-ils une grande influence pour vous, même avec leur matériel plus récent ?
D : Merci, c’est un énorme compliment ! Et oui, ces groupes nous influencent toujours beaucoup. Des groupes comme Exodus, Kreator et Sodom sont de parfaits exemples de comment on peut rester fidèle à son style tout en évoluant. Ce sont des modèles à suivre pour n’importe quel groupe émergent.
Q : L'Allemagne a produit de nombreuses légendes du thrash au fil des années. Pensez-vous que faire partie de cette scène vous donne un avantage musicalement ?
D : Hmm, difficile à dire. Peut-être que cela nous a aidés, car nous avons pu voir la plupart de ces groupes en concert quand nous étions adolescents, ce qui nous a beaucoup inspirés. De plus, cette scène possède une énorme base de fans passionnés, ce qui donne une belle visibilité à ce style de musique. Mais cela ne rend pas automatiquement ta musique meilleure ou tes performances scéniques plus impressionnantes. À la fin de la journée, tu dois trouver ta propre voie musicale et faire ce qui te correspond. Si, au final, les gens te comparent aux idoles de leur jeunesse ou ressentent la même énergie et passion qu’en écoutant leurs groupes préférés des années 80, alors tu as probablement bien fait ton travail. Mais il reste toujours difficile de se démarquer parmi tant de groupes.
Q : Vous êtes actuellement un trio. Avez-vous déjà pensé à ajouter un autre guitariste ou estimez-vous que cette formation est idéale ?
D : Après quelques changements de line-up, en 2018, Jojo a pris la basse pour les concerts et a enregistré notre premier album Wrecking Command. On s’est rapidement rendu compte que fonctionner en trio nous convenait bien et que l’énergie était toujours présente, notamment en live, ce qui était crucial. Je pense que cela renforce aussi l’atmosphère du thrash allemand dans notre musique. Nous n’avons pas l’intention de rester un trio pour toujours, mais comme tout se passe bien ainsi, nous ne sommes pas activement en quête d’un nouveau membre. Un second guitariste serait intéressant, donc si l’occasion se présente et que ça fonctionne bien, pourquoi pas dans le futur.
Q : Comment se passe votre processus de composition ?
D : En général, Matze commence avec une ébauche de morceau et nous montre les riffs qu’il a enregistrés sur son téléphone. Ensuite, nous voyons quels riffs fonctionnent ensemble et quelles autres idées pourraient être ajoutées, comme commencer lentement un morceau, comme Tie The Rope sur le nouvel album. On discute aussi des breaks, des parties spéciales à la batterie et des effets possibles. À la fin, on écrit les paroles et on cherche les rythmes vocaux qui conviennent le mieux. On a aussi essayé de poser d’abord les paroles et les rythmes vocaux, mais pour nous, c’est plus simple de faire l’inverse..
Q : Des moments drôles ou inattendus pendant l’enregistrement ?
D : Le plus surprenant, c’est que nous avons enregistré l’album dans deux studios différents, faute de temps. Les batteries et voix ont été enregistrées avec Phil Hillen (SU2 Studio), et les guitares et la basse avec Karsten Aurig (Darkone Studio). Ça a un peu retardé le processus, mais ces deux mecs sont géniaux et ont fait un travail incroyable, donc nous sommes vraiment contents d’avoir bossé avec eux !Comme nous sommes tous des fanatiques de foot, on a énormément parlé de sport. Avec Phil, ça a même dérivé jusqu’aux clubs égyptiens comme Ceramica Cleopatra (salut à eux, haha !) ou aux anciens clubs de la RDA, ce qui était vraiment fun.
Une autre fois, dans le studio de Karsten, on regardait les dernières minutes du match de notre club de cœur, le 1. FC Kaiserslautern, pendant que Karsten était dehors avec sa famille. Notre équipe a marqué un coup franc dans les arrêts de jeu contre Nuremberg pour égaliser (chose rare !). On a tous bondi de joie et percuté du matériel, manquant de détruire une partie du studio. De l’extérieur, on entendait juste des cris et des objets tomber, haha ! De bons souvenirs !
Q : Que prévoyez-vous après la sortie de l’album ?
D : Prochaine étape : le concert de sortie le 28 mars, qu’on attend avec impatience ! Ensuite, on espère pouvoir partir en tournée en nightliner pour faire découvrir l’album partout. Ce serait un rêve devenu réalité pour nous trois. Des choses se préparent, mais on ne peut rien révéler pour l’instant. On espère aussi pouvoir jouer un concert en France pour les fans français de metal !
Un grand merci à Dominik pour ses réponses et à SLH Agency pour la mise en relation.
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